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Les Manuscrits d'Aldo Rado
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4 février 2013

[RP] Par delà les songes (13)

- Bon maintenant tu vas m'expliquer ce qu'il se passe !

Je refuse d'aller plus loin sans que Mynock m'est expliqué le fin mot de l'histoire. Ça fait trois jours que nous courrons au milieu des champs de Bonta. Trois jours à chercher à comprendre.

L'Ecaflip secoue la tête et reprends sa route.

Je me laisse tomber à terre, vite imitée par Tyranna et Erbasha qui sont à bout de souffle. Mynock soupire et nous rejoint.


- On a pas le temps, dit-il en tirant sur mon bras pour que je me relève. Venez vite !

- Nan !

- Mais vite !

- Nan !

- Allez ! Insiste Mynock en tirant Erby par son manteau.


Le Féca est trop fatigué pour mettre un pied devant l'autre.


- Nan !


J'ai déjà dit que j'étais bornée non ?


- Pfff, soupire l'Ecaflip, il s'assoit et pose son sac. Bon j'ai compris, on ira pas plus loin aujourd'hui...

- Nan !


Tyranna pouffe de rire et retire ses chaussures avant de s'allonger dans l'herbe. Nous montons notre bivouac à l'ombre d'un verger.

La saveur sucrée des oranges nous fait le plus grand bien. C'est un bel après-midi d'été. Je baille. Une petite sieste au soleil ne me ferait pas de mal.

En farfouillant dans mon sac, je trouve mon chapeau de paille. Je visse mon couvre-chef sur mon crâne, coince une herbe entre mes lèvres et m'allonge au milieu des champs.


C'est la belle vie. Je balance ma chemise et mon pantalon un peu plus loin. Si un paysan passe dans le coin, il va avoir un choc. Hihi !


Nous nous sommes arrêtés pour une bonne raison ou juste pour glander ? Je suis prise d'un doute quelques heures plus tard.

Oh zut ! Je n'entends plus que le chant des oiseaux et le bruissement du blé. Ils sont partis sans moi les salauds !

Je remet ma chemise et part en hâte vers le campement.


Ouf les trois autres ont eu la même idée que moi. Tyranna s'est enroulée dans sa cape, on dirait un gros paquet de linge. Elle déteste le soleil. À force de vivre la nuit, elle est très sensible à la lumière.

Petit conseil du jour, pour empêcher un Sram de rentrer chez vous, il faut tout éclairer. Voire habiter dans un phare.

Bon, la dépense en huile et en combustible vous coûtera certainement plus que ce qu'on vous volera. Et ça ne découragera pas un Sram très longtemps.

Mais au mois vous aurez la possibilité de voir les voleurs arriver.


Je donne un coup de pied à Mynock pour le réveiller. Sa première réaction est de lorgner avec envie sur mes jambes.

Même si j'ai très envie d'un câlin, je ne suis pas venue pour ça. Je m'agenouille devant lui.


- Tu devais m'expliquer un truc toi. Pourquoi on doit d'un coup courir comme si Rushu avait lâché ses démons à nos trousses ?

- Ben, déjà le fait qu'un chasseur de primes nous a trouvé, dit Mynock. Ça me paraît urgent de trouver un abri dans une ville.

- Dis moi le reste, y'a même pas une semaine, tu n'aurais pas trouvé désagréable d'être traqué par le monde entier.

- C'est à cause du contrat sur ma tête. Si quelqu'un veut ma peau, c'est qu'il sait que ma famille n'est pas morte il y a six ans.

- Ce type qui a offert le pognon, tu le connais ?

- Les Sombres-Lunes étaient nos voisins. Et on n'était pas en super bons termes, tu vois. J'acquiesce et prend quelques notes. Le comte n'a jamais caché son désir de prendre le contrôle de nos terres. Je crois bien qu'il y est arrivé.

- C'est lui qui a fait le coup ? C'est lui qui a fait massacrer ta famille ?

- Je n'ai jamais pu le prouver et de toutes façons, il est trop malin pour laisser des preuves comme ça.

- Pourquoi tu l'as pas tué alors, t'avais plus rien à perdre.

- Je ne veux pas que mon nom soit sali. Mynock baisse les yeux. Mon honneur est tout ce qu'il me reste.

- Et ta sœur ? T'en fais quoi ?

- On ne l'a pas encore retrouvée. Si ça se trouve elle est morte...


Je m'assieds, songeuse. Elle n'est pas morte. Les Dieux me l'ont dit. J'ignore ce que Tsohni est devenue et même à quoi elle ressemble, mais on va quand même devoir fouiller tout Bonta.

Et à quatre, ça va prendre du temps.


Je m'étire. La chaleur m'assomme. On ne repartira pas aujourd'hui. Il fait trop chaud et j'ai pas envie de marcher. J'ai même pas la force de réveiller Erby et Tyranna.

Je remet mon chapeau et retourne lézarder au soleil.


Nos repartons au petit matin. J'ai changé de tenue. Il fait beau et j'ai envie de bronzer un peu. À la place de mon pantalon, j'ai mis une jupe faite d'un morceau de tissu un peu usé par le temps. De longs rubans sont accroché à ma ceinture et à mes poignets. Ça me change un peu et j'ai une grande liberté de mouvements, je ne suis pas plus habillée que d'habitude, mais personne n'y voit d'objections.

J'ai rangé ma chemise qui commence à ne plus ressembler à une chemise. Une bande de tissus me tient la poitrine en place.


J'ai un peu l'air d'une mendiante, mes habits sont faits de plusieurs pièces de tissu que j'ai récupéré au gré de mes errances.

Je ne vous raconterais pas les longues heures de bagarre pour arriver à coudre tout ça ensemble avec du fil de lin.

Mes doigts s'en souviennent encore et j'ai juré de ne plus toucher à une aiguille de ma vie. J'avais déjà horreur des outils d'os utilisés par les chamans du clan pour nous tatouer alors je ne vous explique pas les aiguilles.


Ma nouvelle tenue plait beaucoup à Erby qui a quand même réussi l'exploit de se manger le seul panneau de direction de la route, tellement il était concentré sur mes fesses.

Ça lui apprendra tiens !


Il nous faut deux jours de marche supplémentaires pour atteindre les fortifications de Bonta. Il y a foule devant les murailles.


Une grande pancarte indique : ''FOIRE ANNUELLE''.


On ne pouvait pas mieux tomber. Voilà un moyen de rentrer sans encombres dans la ville.


Bonta est une ville immense, très peuplée, mais on dirait que tout Amakna s'est donné rendez vous ici. Des magasins ambulants ont crée une seconde ville de toile.

Nous n'avons pas assez d'yeux pour tout voir.


Tout n'est que débauche de bruits, de couleurs, d'odeurs et de saveurs. Des centaines de troubadours et de jongleurs circulent entre les visiteurs.

C'est un grand évènement ici. La garde est débordée par le nombre de voyageurs et de marchands. D'ailleurs, aucun des miliciens n'a le coeur à son travail. Ce sont mêmes eux qui dépensent le plus.

La foire dure un mois. Pendant mon service, j'ai eu à faire plusieurs patrouilles dans la foire. Enfin, j'ai surtout goûté à tout et rigolé avec mes camarades de service.


Nous déambulons dans les allées de la foire. À chaque stand, le sac de Tyranna se remplit un peu plus.

Elle jette un œil à son butin lors d'une pause.


- Qu'est ce que tu vas faire avec du pâté de canard ? Demande Erby. Je te vois jamais manger.


La Sramette est bien embêtée.


- Je vais prendre le parfum si ça ne te dérange pas ma chérie.


J'attrape le petit flacon qui vient droit de l'île d'Otomaï.

Tyranna fait la moue. Dans son envie de voler des choses, elle a surtout ''emprunté'' de la camelote.

Nous partageons quand même un excellent jambon et une pinte de bière du Chabrulé. Les artisans de Brakmar sont également présents. On les comprends les pauvres, leur ville est bâtie au dessus d'un volcan et les terres alentours ne permettent pas l'organisation de tels évènements.

Nous passons la journée et une partie de la soirée à visiter la foire. À faire le tour des boutiques et à essayer un peu tout.

Erbasha et Mynock se retrouvent officiellement désignés porteurs de sacs, pendant que Tyranna et moi essayons des robes hors de prix et des bijoux qui coûtent plus cher qu'une maison. Heureusement, la Sramette a rangé son masque, je n'aime pas trop les vigiles aux abords des stands des bijoutiers. On dirait des Trools...

C'est vers huit heures du soir que nous rentrons enfin en ville. Les deux garçons nous ont littéralement porté jusqu'aux portes de la cité. Tyranna a quand même piqué une broche et de la lingerie coquine à plusieurs marchands.

Elle insiste pour que je porte tout ça. Je ne sais pas trop quoi penser et les deux autres, l'air de rien, appuient de toutes leurs forces les demandes de la Sramette.

Notez que j'en ai essayé des trucs comme ça. Personnellement je trouve que ça dévoile plus que ça cache. La robe arachnéenne que Tyranna m'a forcée à mettre ne cachait rien du tout tellement la soie était fine.


J'essaie de me rappeler les rues et les places de la ville. Mes parents m'ont donné l'adresse de mon oncle Walter. Avant de rentrer, j'ai pris soin de balancer tous les insignes de la milice que je gardais encore, histoire de ne pas m'attirer d'ennuis. On aura déjà assez à faire avec la Sramette et Mynock.

J'ai passé cinq ans dans la milice sans rendre une seule visite à mes proches... J'ai un peu honte.


Ma cousine Eins habite à Bonta, enfin quand elle ne court pas le monde à la recherche de trésors. C'est une Sacrieur, comme moi. Nous avons grandi dans le même village. Si nous avons été très proches, nous nous sommes perdues de vue quand nous avons quitté les montagnes.

Heureusement, son père habite toujours ici. C'est mon oncle et je l'adore. Il n'a rien d'un Sacrieur, je me demande même s'il connait nos coutumes. Il a passé toute sa vie à Bonta et quitte rarement son antre.


Tonton Walter est un vieux monsieur. Il a toujours été vieux à mes yeux. Je n'ai jamais su à quel Peuple il appartenait, je suppose qu'il n'en n'a pas vraiment tellement il est unique.

Dans mes souvenirs, c'est un petit barbu un peu ventripotent aux habits colorés. Il ne doit pas avoir changé... Juste quelques rides et kilos en plus...


Walter habite dans les quartiers huppés de Bonta. Attention les yeux, toute ma famille ne vit pas dans des grottes, certains ont bien réussi, pendant que d'autres ont préféré vivre autrement.

Toute la noblesse et les richoux vivent dans ce quartier. Les rues sont bordées de grands manoirs et de parcs bien entretenus.

Avec nos vêtements crasseux et nos dégaines, nous attirons les regards de la ''haute''. S'il y en a un qui essaie de me critiquer il va manger du poing.


Le commun des habitants croient que Bonta n'est que richesse et luxe. Mais ce quartier n'est pas Bonta. Si on se retourne, on voit que l'envers du tableau n'est pas tout doré.


La plupart des habitants de Bonta triment jour et nuit pour pouvoir vivre. Malgré les dorures, la majorité des habitants de la Cité des Anges est pauvre et miséreuse.

Tyranna est absorbée par l'étude des rues et des bâtiments. Si elle décide de s'établir dans le coin elle aura de quoi meubler ses nuits.

Rien que dans la rue où nous nous sommes arrêtés je compte deux bijouteries et trois prêteurs sur gages.

Je me demande à quoi ressemble Eins aujourd'hui. Elle a du tellement changer.


Walter a les moyens pour vivre ici. Je me rappelle qu'il est inventeur. Le bouftou dans mon sac est de lui. Maman disait qu'a force de toucher à tout il allait finir par avoir un accident.

Mais bon, Walter nous a aidé à construire un puits et un système d'irrigation pour le village et il n'y a pas eu de problèmes.

J'ai toujours été fascinée par la manière dont il pouvait assembler deux choses pour créer un engin extraordinaire.


Nous obliquons dans une rue et nous nous arrêtons devant une grande maison au toit couvert de cheminées. Un grondement de machines fait vibrer le sol et de la fumée colorée s'échappe d'un soupirail.

Erby attrape la cloche au dessus de la porte et tire vigoureusement dessus.


Glinglingling !


Pas de réponses. Le Féca insiste.


Glinglinglinglingling !


Toujours rien. Tyranna commence à tester ses outils de serrurier en chantonnant une comptine. Mynock fronce les moustaches.


- Dites, ça sent un peu le cramé non ?


Glinglingling BOOOOOOOOUUUUUUUM !!


Le sol tremble et je suis persuadée que la maison fait un bond. Avant que nous n'ayons compris quoique ce soit, un petit bonhomme chauve comme un œuf pelé mais à la barbe plus fournie que la toison d'un bouftou nous retombe dessus.

Une averse de tuiles le suit de près. Une chape de cendres recouvre toute la rue, nous faisant tousser à en cracher nos poumons.

Je ramasse le petit barbu une fois ma toux passée.


- Ça va Walter ? Mon oncle époussète sa barbe blanche et retire ses lunettes en cul de bouteille.

- Ça fonctionne ! Ça fonctionne ! Lance-t-il joyeusement en entamant une petite danse.


Aurais-je oublié de préciser qu'il est un peu fou ?


Une fois l'émotion passée, Walter nous fait rentrer dans sa maison. Entre les inventions et les dessins compliqués de mon oncle, Eins a accroché ses souvenirs de voyage.

Entre deux diagrammes d'un appareil bizarre, une plante de Pandala, un totem de Bwork, un drapeau de Brakmar et plein d'autres choses encore.


- Sur quoi tu travailles en ce moment ?

- Une nouvelle poudre à canon, explique mon oncle en me montrant un papier recouvert de son écriture. Et je suis bien content parce qu'elle marche !

- Ça aurait été plus prudent de tester ça dehors non ? Il y a un gros trou dans le plancher et dans le plafond.

- L'intendant ne veut plus qu'il essaie ses engins sur la place, dit un beau Sadida qui vient à notre rencontre. La dernière fois, un pâté de maison est parti en flammes.

- Je vous présente mon associé Sadimalen. Nous saluons le séduisant personnage. Il a l'air plutôt fatigué.

- Balayeur serait le mot exact, je passe mon temps à ramasser les morceaux de toiture.

- Mais avec ma nouvelle poudre à canon, on va pouvoir faire fortune !

- Oui, au moins autant qu'avec ta machine à botter les boufballes...


Nous laissons mon oncle causer tout seul. Sadimalen pousse un soupir exaspéré. Nous nous présentons et partons faire un brin de toilette. Mynock est tout gris et Tyranna ne supporte pas la saleté.

Encore un truc que je ne comprendrais pas chez elle. La Sramette est capable de ramper dans les égouts pourvu qu'elle puisse faire main-basse sur quelque chose mais elle peut entrer dans des colères noires si elle voit une tâche sur ses habits de cuir.

Assise dans une baignoire, elle frotte avec application ma peau. Même Mynock est moins tatillon et pourtant il passe des heures à faire sa toilette.

Erbasha interrompt notre câlin. Il a faim et ne veut pas faire mauvaise impression à Walter. Je remets mes cheveux en ordre et sors de la salle de bain, suivie par Tyranna qui est toute rose. Erby ne dit rien et s'enferme dans la pièce.


Je grimpe à l'étage, ouvre la petite trappe au dessus de la baignoire et lui balance un seau d'eau froide.

Ça fait longtemps que je n'ai pas taquiné le Féca.


Je connais bien la maison de Walter, je l'ai visitée de fond en combles lors de mes rares séjours chez lui.


Il me fait la tronche pendant le repas. Erby est parfois très susceptible. Mais il répond avec entrain aux questions de mon tonton.


- Qu'est ce que vous venez faire à Bonta ? Demande Sadimalen.

- Ben, on est ici pour aider Mynock...


Je raconte notre aventure à nos hôtes. Walter se lasse très vite, il n'aime pas trop les histoires, seulement celles où il y a une carte et un trésor au bout.

Le Sadida est très intéressé par notre histoire. Il propose gentiment de nous venir en aide.


- Ma guilde pourrait vous filer un coup de main, nous dit-il. Nous ne sommes pas nombreux, mais on a pas mal de contacts à Bonta.

- Merci beaucoup, je vous avoue qu'on ne savait pas par où commencer. Un peu d'aide c'est mieux que pas d'aide du tout.

- Je vais demander à mes amis de s'y mettre dès ce soir. Vous auriez une description ?

- Ça va faire six ans que je ne l'ai pas vue, dit Mynock. Ma sœur s'appelle Tsohni, elle est brune et a les yeux verts. Après, je ne sais pas à quoi elle ressemble, mais elle devrait avoir un collier avec notre blason.


Mynock tend sa bague à Sadimalen, les armoiries de sa famille sont une épée et un trèfle. Walter examine aussi le bijou.


- Elle est en argent... Tu savais que j'avais fabriqué un lustre en argent, Sadimalen soupire, pour le palais de l'intendant.

- Ah bon ? C'est formidable ça ! J'aimerais bien le voir, dit Tyranna avec un air de convoitise sur le visage.

- Le lustre est tombé sur une délégation de Brakmar. Ils ont cru à un attentat, dit le Sadida. Je t'avais bien dit qu'il était trop lourd ! Les attaches n'ont pas tenu !


Nous laissons Sadimalen et Walter se disputer et nous partons nous coucher. Mynock regarde sa bague. Sa sœur est si proche maintenant.

Ça doit être un vrai calvaire de ne pas savoir où chercher.


Au petit matin, c'est le branle-bas de combat. La ville est découpée en plusieurs quartiers et chaque membre de notre groupe de recherche s'est vu assigné un secteur bien défini.

Ce qui m'étonne, c'est que Walter participe aussi. Il a lui même constitué les groupes et les trajets.


- Ça me rajeunit tout ça, dit-il joyeusement. Et c'est bien plus rigolo de chercher une jolie fille que de bosser sur des machines.

- Du moment qu'il y a un trésor à la clé, lui dis-je avec un sourire.


Et c'est parti pour une longue journée. Nous arpentons la ville de long en large. Nous retrouvons régulièrement Walter devant le fort de la Milice pour lui faire notre rapport.

À la fin de la journée, nous sommes toujours bredouilles.


Et c'est comme ça tout le long de la semaine. Malgré l'aide de la Confrérie Capitaliste, nos efforts restent vains.

La foire ne nous aide pas et nous passons parfois beaucoup de temps dans les bars. Pour chercher des informations, évidemment. C'est pas de ma faute si on m'offre des verres.

En plus je sais pas dire non quand on est gentil avec moi.


La carte de Walter est gribouillée et recouverte de flèches et d'annotations.


- Faut voir le bon côté des choses, dit Erby, on sait où sont tous les bons restos de Bonta. Pardon Mynock, ajoute-t-il en le voyant tout triste. On finira par retrouver ta sœur.

- J'ai de moins en moins espoir... Elle est peut-être partie...

- Dis pas ça voyons, elle peut pas nous échapper bien longtemps. Aeno ? T'as pas eu de visions, ou un truc comme ça ?


Je n'ai même pas essayé, mais j'ai pas des visions comme ça. Je vais y réfléchir. Le dernier groupe revient. Tyranna est toute seule.


- J'ai perdu Gally, nous dit la Sram embarassée. On est allé faire un tour près du bois de Litneg et quand j'me suis retournée elle était plus là !

- C'est pas grave, fait Sadimalen. On la perd souvent. Elle va rentrer un beau jour comme si rien ne c'était passé. On égare tout le temps Nevat aussi.


Le Xelor que nous montre Sadimalen lui fait une grimace. J'ai remarqué que ses copains se moquaient tout le temps de sa taille ou de son drôle de chapeau orné de fleurs. Mais bon, il leur rend bien.


Cherche là où le regard ne va pas... un horrible crâne de fumée me parle. Je vois Bonta, mais la ville a perdu sa blancheur. Elle est noire et ses toits sont en ruines. Cherche au coeur des maux.

Je me réveille en pleurs. Ce cauchemar était affreux. Tout ce que j'ai vu était le désespoir et le dégout. Le mal et le vice.

J'ai mal au ventre et me penche par la fenêtre pour vomir.


- Aenorielle, qu'est ce qui t'arrive ? me demande Mynock en me tapotant le dos.

- J'ai fait un rêve horrible. Je m'essuie les yeux et la bouche.


Oui je passe la nuit avec lui. Ça ne dérange pas Tyranna qui est partie se promener. J'avais besoin de compagnie.


- Allez, viens et oublie tout ça.


Mynock me serre contre lui. Ma peur et mon dégoût disparaissent. Mais les rêves reviennent toujours...

Au petit matin j'ai une tête de zombie. J'ai très mal dormi et l'Ecaflip dit que j'ai fait des cauchemars toute la nuit.
La tisane aux herbes de Sadimalen m'apaise un peu. Je ne ratisserait pas le pavé aujourd'hui. Je m'allonge dans un canapé pour faire une sieste.


Les sombres alcôves, l'objet de ta quête est dans les sombres lieux... L'Ange a deux visages... encore cet horrible crâne. Je suis malade tout l'après-midi.

Même le retour de Tyranna ne me remet pas d'aplomb. Sa tournée des maisons a été fructueuse. Elle jette son masque par terre et pose ma tête sur ses cuisses.


- Et ben ma belle, qu'est ce qui ne va pas ? T'es brûlante...


Je la regarde en soupirant puis baisse les yeux pour regarder son butin. Au milieu des breloques et des vêtements, le masque d'os me regarde fixement.

J'ai une illumination.


- Tyranna, ce soir tu pourrais demander aux tiens des informations sur Tsohni ?

- On perd rien à essayer, du moment qu'on a de quoi payer, pourquoi ?

- J'ai fais un rêve ou un crâne me disait de chercher dans les lieux sombres.

- Ou la nuit, me fait remarquer la Sramette. Tous les Ecaflips sont gris la nuit... Je vais voir ce que je peux faire.


Il faut cinq nuits à Tyranna pour dénicher une information. Information qui lui aura couté les bijoux volés à la foire.

Elle rentre par la fenêtre de la chambre de Mynock. Je ne dors pas. Je ne veux plus faire de rêves.


- Je l'ai trouvée, chuchote la Sramette, perchée sur le rebord.

- Bravo, lui répond-je avec entrain.


Les yeux de mon amie brillent derrière son masque. Elle n'a pas la conscience tranquille.


- Qu'est ce qui se passe ?

- Je l'ai trouvée, mais c'est pas brillant. Il ne faut pas remuer la merde, sinon Bonta va perdre un peu de sa superbe.

 

Tyranna

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